Episode spécial : Noir comme les ténèbres [histoire complête

Cool un 'tit spoil
Pour la peine je met la suite :

Chapitre 14 : La fin de Dolldemort

Dans la petite maison de cette banlieue calme et tranquille, Dolldemort avait réunit ce qui restait des membres de la confrérie des sorciers maléfiques. Bien peu d’entre eux avaient réussit à échapper au DESASTRE. Et ceux qui s’étaient fait attraper, si ils n’étaient pas morts, avaient été enfermés dans le ministère de la Beuverie. Nul doute qu’ils étaient très bien gardés. Et qu’ils finiraient bien par parler sous la torture. Des noms seraient prononcés.
« Charles, tu travailles là bas, tu ne peux rien faire ? »
Dolldemort lui avait posé la question, et il savait ce que voulait dire ‘faire quelque chose’. Réduire ses anciens camarades au silence avant qu’il ne soit trop tard.
« Je m’en occuperais, ne t’inquiète pas. »
Il avait répondu sans grande conviction. Tuer, tuer, et encore tuer. Ses mains seraient toujours recouvertes de sang. Il serait toujours un monstre.
Dolldemort avait repris la parole.
« Qui a pu nous dénoncer ? Qui savait pour la confrérie ? Qui les a envoyés ici ? »
Charles regardait les autres personnes présentes. Il se mordit les lèvres : il savait qui. Il savait puisque ce matin là il l’avait vu. Il avait surtout entendu quelques bribes de la conversation au travers la porte. Mais il ne pensait pas que tout irait si vite. Charles avait été trop sûr de lui. Cela avait détruit la confrérie des sorciers maléfiques. Eléonore, qui se tenait à ses côtés, Crayonne dans les bras, avait remarqué. Il savait. Il fallait qu’elle le fasse parler.
« Charles. Tu sais qui est le coupable. »
Cette voix, froide et sec, qui résonnait toujours comme un ordre. Et Charles ne pouvait pas résister à cette voix. Il repensa à Saké Rotter, si fier d’annoncer à tout le monde qu’il s’était marié, si heureux d’avoir un fils. Et Charles ne voulait pas… Dénoncer Saké, ce serait mettre à mort sa famille.
Le jeune homme posa son regard sur la petite fille. Cette dernière lui lança un grand sourire avant de tendre ses bras vers lui.
« Papa ! »
Il aurait préféré qu’elle ne l’appelle jamais ainsi. Il n’était pas digne d’avoir un enfant. Il n’était qu’un monstre qui prenait la vie des autres pour son plaisir personnel.
« Charles. »
La voix d'Éléonore, à nouveau. Et il s’entendit répondre, doucement.
« C’est Saké Rotter… »
Sa femme lui fit un large sourire cruel. Dolldemort avait croisé les bras, face à Charles.
« Je vais aller rendre une petite visite à ce Saké de malheur… Il paiera pour la traîtrise dont il a osé faire preuve contre moi. Mais avant toute chose...»
Elle tendit ses mains vers le ciel et se mit à hurler : "MEMORY HOLE !"

Dolldemort avançait dans les profondeurs de la nuit. Au loin, elle pouvait apercevoir la demeure de celui que la confrérie avait appelé le traître... L'avenue du vin était déserte à cette heure tardive, et seul le silence régnait. Telle une ombre, elle marchait silencieusement vers son objectif.
Enfin elle allait se venger...
Enfin elle allait le punir comme il se devait...
Soudain, elle s'arrêta. Quelqu'un la suivait, elle en était sûre et certaine. Elle se retourna et vit une autre ombre, semblable à elle même, qui s'avançait vers elle. Un large sourire s’était dessiné sur son visage.
« Charles ? Qu'est ce que tu fiches ici ? »
Charles ôta son capuchon, laissant son visage à découvert. Il prit la parole.
« Je n'interférerais pas dans tes projets, mais j'ai promit à Eléonore de garder un oeil sur toi pour que tu ne fasse pas de choses insensées...
-Je n'ai pas besoin d'aide ! Retourne auprès de ta femme et de ta fille, tout se passera bien... Je te le garantis...
-Tu devrais te méfier Dolldemort... Ce Saké Rotter cache bien son jeu... N'oublie pas qu'à cause de lui...
-Je ne le sais que trop bien, Charles. »
Elle l'ignora et continua son chemin.

Elle se trouvait devant la maison du coupable à présent. Dolldemort serra sa baguette et sonna à la porte. Après quelques instants, quelqu'un vint lui ouvrir : Saké Rotter...
« Tiens ? C'est toi ? Que veut tu ? »
Elle lui lança un regard rempli de haine, puis le pointa de sa baguette.
« Hein ? Mais qu'est ce que tu...
-SORT DE DESTRUCTION MASSIVE !!! »
Dolldemort avait prononcé la sentence en même temps que le sortilège. Saké Rotter retomba lourdement sur le sol. La jeune femme ne vérifia même pas si il était mort. Après avoir reçut un sortilège aussi puissant, comment le pouvait-il ? Puis elle pénétra à l'intérieur de la maison...

Au loin, Charles Badgranger avait tout observé. Et ce que qu’il craignait s'était finalement produit : Dolldemort avait disparut...

Chapitre 15 : La folie d’Eléonore

Il fallait qu’elle se fasse une raison : Dolldemort n’était plus.
Elle avait disparut avec la famille Rotter.
Eléonore n’arrivait pas à y croire. Sa meilleure amie, la mage noire la plus puissante du monde de la sorcellerie alcoolisée avait été éradiquée à cause d’un enfant. Un gamin qui venait à peine d’avoir un an.
La seule chose qui lui remontait un tant soi peu le moral était le fait qu’avant de disparaître, Dolldemort avait réussit à se venger de Saké Rotter.
« Eléonore, tu devrais te reposer… »
La voix de Charles résonna doucement dans le petit salon. Eléonore se retourna vers lui. Il tenait leur enfant endormie dans ses bras.
Eléonore était en colère. Contre Dolldemort, contre Saké Rotter et sa famille, contre le DESASTRE, contre les Boidelos, contre tout le monde.
« Je ne me reposerais pas avant de l’avoir vengée !
-Eléonore, tu sais très bien ce qu’il risque d’arriver à force de vengeance. Tu as envie de te faire tuer toi aussi ?
-Ce serait toujours mieux plutôt que de rester là à nous tourner les pouces. »
Charles secoua la tête : Eléonore était folle. Complètement folle.
« Je préfèrerais crever en les faisant souffrir comme des chiens ! »
Elle observait sa fille. Une toute petite fille qui venait tout juste d’avoir un an. Comme celui qui avait définitivement mit fin à la confrérie des sorciers maléfique. La jeune femme eut alors une idée terrible. Elle s’approcha de son enfant et l’arracha presque des bras de son père.
« Crayonne… Tu seras l’instrument de résurrection de Dolldemort ! Et peut être même plus encore… Tu seras la plus puissante ! Ma petite Crayonne… Personne ne pourra rien faire face à toi. Tu seras celle qui anéantira tout ces misérables insectes. Boidelos ou sorcier, peu importe. »
Et disant cela, elle abhorrait un sourire sauvage. Le sourire d’un prédateur face à sa proie. Charles l’avait bien vu, mais il préféra tourner la tête plutôt que de continuer à la regarder.
« Tu vas m’aider Charles… »
L’homme baissa doucement la tête. Il ne pouvait rien lui refuser. Elle pouvait lui demander n’importe quoi, il aurait accepté. Mais là, utiliser leur propre enfant pour assouvir ses délires, il n’arrivait pas à comprendre.
« Eléonore, tu ne crois pas que… »
Mais il n’avait pas achevé sa phrase qu’elle lui lança un regard noir.
« Je sais à quoi tu penses… Mais je te promets qu’elle n’aura rien… Tout du moins, pour le moment…
-Eléonore ! »
Il avait crié cette fois. Elle se retourna à nouveau, l’air hautain. Charles ne pouvait pas la laisser faire une chose pareille.
« Tu ne peut pas te faire à l’idée que Dolldemort est définitivement morte ? Laissons tomber la confrérie des sorciers maléfiques, nous pourrions vivre…
-La ferme ! »
Il recula. Eléonore avait les larmes aux yeux, mais ces derniers étaient remplis de haine.
« Charles, nous allons trouver un moyen d’utiliser la gamine comme réceptacle pour la résurrection de Dolldemort. Je lui donnerais une puissance magique sans limite. Je ne veux plus t’entendre geindre de la sorte !
-Mais ce n’est qu’une enfant !
- Et alors ? Je t’en ferais d’autre des enfants si tu veux ! »
Charles protestait devant tant de cruauté gratuite de la part d’Eléonore.
« Eléonore, je t’en supplie, arrête ça ! »
Hors d’elle, la jeune femme répliqua :
« Je me fiche bien de ton avis Charles ! Ma fille deviendra la plus puissante de tous… Et après, on pourra s’occuper de tout ces Boidelos qui ne servent strictement à rien, et pourquoi pas, de tout ceux qui tenterons de nous barrer la route ! »
Elle s’était mise à rire si fort que Crayonne s’était réveillée en pleurant. Son père regardait ses deux grands yeux bleus remplis de larmes. Deux grands yeux identiques à ceux qui étaient remplis de haine.
Et Charles pria pour que Crayonne ne devienne pas comme sa mère.

bien bien ! Mais tu as oublié le memory hole ! Dolldemort le lance avant d'attaquer Saké.

Bon, je modifierai en fonction ^^;

Un double post mais pour la bonne cause ^^

Chapitre 16 : Une mère monstrueuse

Charles soupirait en repensant à son passé.
Il venait de la maison Sakédor, sa destiné aurait été tout autre si il n’avait pas rencontré Eléonore. Il aurait pu devenir membre du DESASTRE avec la puissance qu’il avait.
Mais il avait préféré choisir une autre voie. La même que celle de sa femme.
Combien de fois avait-il tué au nom de la confrérie ?
Combien de fois s’était-il incliné devant ces caprices ?
Combien de fois s’était-il rallié à ces idées alors qu’il n’en avait que faire ?
Combien de fois se serait-il tué pour elle ?
Mais là, c’était trop pour lui… Sacrifier sa propre fille à ces idées lui était tout bonnement insupportable.

« Eléonore…
-Qu’est ce qu’il y a ? Tu ne vois pas que je suis occupé ? »
Eléonore était plongée dans un énorme livre. Dans le petit lit, Crayonne dormait. Charles s’approcha doucement de sa femme.
« Comment peux-tu envisager une chose pareille Eléonore ? Ta propre fille !
- Tais-toi Charles ! Je n’ai pas envie de discuter plus longtemps avec toi ! »
L’homme secoua la tête doucement.
« Tu veux changer le monde Eléonore, et pour cela tu veux utiliser ta propre fille… Comment peut tu être aussi… Monstrueuse. »
Il avait enfin dit ce qu’il pensait depuis toujours. Eléonore ne le regarda même pas, toujours plongée dans son livre. Elle se contenta de hausser les épaules.
Il y eut un long silence.
Charles s’approcha de la fenêtre pour regarder le ciel rempli d’étoiles. Des étoiles qui brillaient de mille feux au milieu de l’obscurité. Des étoiles qui brilleraient toujours plus que son cœur. Un cœur sombre comme la mort.
« Je pensais que tu avais compris depuis le début qu’en me suivant tu deviendrais encore plus monstrueux Charles. Que tu deviendrais comme moi. Et ne te fais pas d’illusions en ce qui concerne Crayonne. Elle deviendra comme nous. Sauf qu’elle sera la reine d’un monde sans Boidelos. »
A cet instant, Charles pensa qu’elle était complètement folle. Mais il l’avait accompagnée dans sa folie, et l’avait aidée dans ses monstrueux projets. Il devait faire quelque chose, là, tout de suite.
L’arrêter.
La mettre hors de nuire.
La tuer.
Mais même si il savait qu’Eléonore était plus faible que lui, il ne pourrait jamais lui faire le moindre mal.
Parce qu’il l’aimait depuis le jour où il l’avait rencontré.

La nuit l’avait enveloppé dans ses sombres bras. Le sommeil l’avait rattrapé très facilement. Trop facilement. Charles se doutait de quelque chose, mais il n’avait rien pu faire. Il s’était laissé entraîné dans les profondeurs des rêves. De ses rêves.
Il ne savait pas où il se trouvait. Le ciel était noir, grondant dans un bruit indéfinissable, prêt à éclater. Une fine pluie tombait, lui martelant le visage, tel des larmes. Atour de lui, des centaines de corps éparpillés sur le sol. Un sol rouge écarlate, comme ses mains à cet instant. Ses mains qui étaient recouvertes du sang de dizaines d’innocents qui n’avaient rien demandés à personne. Qui voulaient juste vivre.
Alors Charles Badgranger se mit à hurler. Un hurlement où se mêlaient la colère et la tristesse. Un hurlement de désespoir.

Charles s’éveilla en sursaut. Il ne comprenait pas la signification de ses rêves, mais il savait qu’ils étaient importants. Et celui-ci était particulièrement ignoble. Il regarda autour de lui et reconnu le décor du salon. C’était là qu’il s’était endormit. Eléonore n’était pas là. Péniblement, Charles se releva. Il y avait quelque chose d’étrange dans l’air.
Crayonne.
Il monta au premier dans la chambre de la petite fille, manquant de tomber dans l’escalier tant il était pressé et inquiet.
Elle était là, elle avait tendu les bras vers lui quand elle l’avait aperçut, un large sourire aux lèvres. Mais quelque chose n’allait pas, et il le ressentait. La puissance de la petite fille n’avait plus rien à voir avec celle qu’elle avait avant qu’il s’en aille.
Eléonore apparut au coin de la porte, un grand sourire sur les lèvres. Charles se tourna vers elle, le regard sombre, mais ne dit mot.
De toute façons, c’était trop tard.

Chapitre 17 : Le choix de Charles

« Qu’est ce que tu lui a fait Eléonore ? »
Charles était sortit de ses gonds. Eléonore lui avait répondu d’une voix sèche :
« J’ai fais ce que je voulais faire depuis le début ! Il me suffisait juste de t’endormir un moment pour pouvoir le faire… Tu es tellement prévisible mon pauvre Charles… »
Elle avait déblatéré ses mots sur un ton qui se voulait le plus blessant possible. Et elle avait réussit.
« Tu es vraiment ignoble… Comment…
- Comment ai-je pu faire une chose pareille ? Arrête Charles… Crayonne deviendra celle qui régnera sur le monde ! Elle sera adulée!
- Tu ne sais pas… Tu ne sais rien Léa…
- Et toi tu n’es qu’un idiot fini ! »
Elle allait sortir de la salle quand Charles se plaça devant elle.
« Tu n’en a pas assez de penser à te venger ? »
Eléonore l’ignora royalement et tenta de passer à sa gauche. Charles l’attrapa par le bras et la plaqua contre le mur.
« On doit parler !
-Je n'ai rien à te dire, fout moi la paix Charles ! »
Il l’obligea à lui faire face. Son visage portait le masque déformé de la fureur et ses yeux pénétraient intensément dans ceux indifférents de la jeune femme.
« Écoute-moi bien parce que je ne me répéterais pas ! Fais lui le moindre mal et je te jure que je n’hésiterai pas… Et ce n’est pas parce que tu es une femme que je serais doux avec toi ou quoi que se soit ! »
Charles relâcha sa prise, se sentant bizarre. Eléonore ne l'avait encore jamais vu dans cet état. Elle tenta quand même d’avoir le dernier mot :
« Ca me rend malade de discuter avec toi… »
Et sur ses paroles, elle alla se réfugier dans sa chambre.

Un peu plus tard dans la même journée, Charles avait pris sa décision. Peut être l’une des plus grande qu’il avait à faire. Il habilla sa fille et laissa un mot à sa femme qui n’était pas sortit de sa chambre depuis la discussion du matin. Déterminé, il sortit et prit la route de Boudebar.
Boudebar.
Ce nom lui rappelait des tas de souvenirs plus ou moins agréables. Et c’est perdu dans ses pensés, Crayonne dans les bras, qu’il arriva à destination.
Le bois de Bourgogne.
Il n’y avait personne aux alentours, la plupart des élèves étaient en cours ou s’entraînaient sur le terrain de Beblatte. Charles aurait voulut être aussi insouciant à l’époque. Il soupira avant de pénétrer dans le bois.
Charles Badgranger regarda tout autour de lui.
Tout était blanc, recouvert par la neige. Un froid glacial fendait l’air. Il se mit à avancer, malgré la neige, le vent et le froid. Et à travers les arbres gelés, il découvrit ce qu’il cherchait.
Le saule Mojo Buveur.
Le vieil arbre avait sentit sa présence.
« Charles Badgranger… Que me vaux l’honneur de cette visite ? Est-ce que c’est mon repas que tu apportes avec toi ? »
Le jeune homme avait reculé, par prudence. Il savait quel était le prix à payer pour les services du Saule Mojo Buveur mais n’avait pas penser à ramener quoi que ce soit.
« Tu sais très bien que je ne rend pas service sans rien en retour Charles…
-Je le sais. J’espérais juste que cette fois ce serait différent.
-Différent ? Voyons, tu as tué des dizaines de personnes juste pour gagner les faveurs d’Eléonore Pelforth. Ou plutôt devrais je dire Badgranger maintenant. Un corps de plus ou de moins, qu’est ce que ça aurait pu te coûter Charles ?
- Tu sais ce que ça m’aurait coûté…
- Ton cœur se serait noirci encore plus. Charles, je sais ce que tu vas me demander. Et je sais aussi ce qu’il adviendra de toi. Cette enfant mérite t-elle vraiment que tu fasse ce sacrifice ?
-Crayonne ne dois jamais devenir comme moi. Elle ne devra jamais subir ce que je subis depuis des années. Je ne veux pas qu’il lui arrive la même chose, être tiraillé entre le bien et le mal. Devoir céder à ce côté sombre, tuer pour le plaisir de tuer. Je ne veux pas qu’elle connaisse ça ! Jamais ! »
Ses cheveux battaient l’air au rythme saccadé du vent. Le Saule Mojo l’écoutait sans mots dire.
« Je préfère encore lui donner ce qu’il me reste de bien, et de lui prendre tout le mal que lui a donné sa mère !
-Charles… Si je fais ça, tu ne seras consumé par la haine. Es tu prêt à prendre ce risque ?
-Je suis déjà perdu de toute façon. Tu devrais le savoir… »
L’arbre le savait. Dès l’instant ou Charles avait posé ses yeux sur Eléonore, s’en était finit de lui.
Alors le saule Mojo buveur prononça des paroles incompréhensibles. Charles se sentit vider de tous ses sentiments petit à petit. L’amour, la tristesse, la gentillesse, la bonté. On lui enlevait tous. Son cœur se noircissait entièrement au fur et à mesure de l’incantation du vieil arbre. Tout cela dura quelques minutes qui semblaient des heures pour Charles.
L’arbre se tût.
Le jeune homme n’avait rien dit. Au loin, il entendit des voix. Des voix d’enfants. Sûrement des élèves de l’école en vadrouille. Charles posa son regard sur Crayonne qu’il tenait toujours dans ses bras. Un large sourire se dessina sur ses lèvres.
Il allait devoir tuer, à nouveau…

Dur pour Charles... mais c'est une bonne chose de faites.

Bon, j'suis inspirée aujourd'hui, alors un petit chapitre de plus.

Chapitre 18 : Suspicion

Charles était satisfait. Le saule Mojo Buveur l’avait aidé à concrétiser ses souhaits, et il lui avait même fourni un repas plus que copieux. Crayonne ne deviendrait jamais comme son père et sa mère. Elle n’aurait pas besoin de se battre seule contre elle-même comme Charles le faisait si souvent. Et il n’aurait plus besoin de le faire à présent.
Il n’avait rien ressentit lorsque il avait tué ces gamins. De toute manière, ils n’avaient rien à faire là. C’était leur faute, c’est tout.
La matinée au DESPE avait été mortellement ennuyeuse. Depuis la fin de la confrérie des sorciers maléfiques, il ne se passait pas grand-chose au Ministère de la Beuverie. Tout était d’un calme plat, et ranger la parasse commençait sérieusement à énerver Charles. C’est à cet instant que Saké Rotter entra dans son bureau.
Saké Rotter, survivant de la terrible vengeance de Dolldemort. Dolldemort dont le nom avait disparut en même temps que le Memory Hole qu’elle avait lancé. Peu de personne le savait, on n’en avait pas parlé dans les journaux.
Malgré la perte récente de sa femme, Saké continuait à enquêter au ministère. Il avait préféré ses séparer de son fils, pour le protéger. Il voulait la peau de tous les membres de la confrérie des sorciers maléfiques. Morts, ou vifs. Quitte à en crever.
« Bonjour Charles. Comment ça va depuis la dernière fois ?
-La dernière fois ? C’était quand la dernière fois ? Ah oui, quand tu m’a demandé un papier pour hum… Comment s’appelait-il déjà ?
-William Pitterson. »
Saké avait répondu sèchement. Bien sûr que Charles était au courant du massacre, et de la sauvagerie dont on avait fait preuve pour réduire au silence le pauvre homme. Qui n’était pas au courant dans le ministère ?
Charles Badgranger s’était retenu de rire. Repenser à ce meurtre lui procurait une certaine satisfaction à présent. Il se rappelait tous les détails, les bras arrachés par Eléonore, William éliminé par Dolldemort. Et lui qui s’occupait de tout les témoins gênant, c'est-à-dire, tout l’immeuble.
« Je cherche toujours ceux qui ont fait ça. Y’a pas un seul des gars de cette confrérie de pacotille qui n’a desserré les dents sur cette affaire.
-Et pourquoi en saurais je plus qu’eux à ton avis Saké ?
-Tu faisais partie de la confrérie à l’époque non ? Tu sais, quand on était ensemble à Boudebar… Y’avait l’autre aussi… Comment il s’appelait déjà ? J’arrive pas à me souvenir de son nom… C’était le grand chef de la confrérie… Puis on s’en fout, il est mort. En parlant de la confrérie, ta femme en faisait partie aussi non ?
-Ca ne veut pas dire que nous ayons quelque chose à voir avec ça.
-La manière dont il a été tué me rappelle quelque chose… Oh ta femme doit s’en souvenir, c’est le meurtre de sa mère… »
Charles n’avait rien dit. C’était mauvais, très mauvais. Saké se doutait de quelque chose, il continua :
« On l’a retrouvée sauvagement assassinée dans une petite maison de repos dans une banlieue de Boidelos. Les membres complètement disloqués, tête retournée. Et il y a aussi autre chose…
-Autre chose ?
-Personne n’en a parlé à l’époque, mais j’ai fait ma petite enquête. Le père de ta femme a aussi été assassiné. A peu de chose près de la même manière, c’est étonnant non ? »
Charles devait garder son sang froid. Intérieurement, il maudit Eléonore d’avoir été aussi peu discrète.
« Charles, ta femme à quelque chose à voir avec tout ça ?
-Laisse la tranquille, Saké. Va trouver quelqu’un d’autre pour perdre ton temps avec tes spéculations…
- Non, Charles, je ne te laisserais pas tranquille. Pas avant de connaître la vérité. Et la vérité… »
Saké s’était énervé d’un seul coup et hurla.
« LA VERITE C’EST QUE JE SUIS SUR ET CERTAIN QUE TA SALOPE DE FEMME A TUE WILLIAM ! »
Charles n’avait pas apprécier l’insulte envers Eléonore. Rapidement, il avait plaqué Saké contre le mur et lui maintenait fermement les poignets. Ils étaient face à face, et si Saké avait les yeux remplis de colère, ceux de Charles étaient froids comme de la glace, n’exprimant rien d’autre que du mépris. Il approcha son visage de celui de Saké, et le regardant droit dans les yeux, lui dit doucement :
« Je t’interdis de parler comme ça d’Eléonore. La prochaine fois, je serais sans pitié Saké Rotter. »
En prononçant ces paroles, une légère couche de glace s’était dégagée, recouvrant les mains de Saké. Ils restèrent ainsi quelques secondes avant que Charles ne se décide à relâcher son ennemi.
« Sors de mon bureau Saké. Et ne t’avise pas d’y remettre les pieds. »
Saké ne s’était pas fait prié et était sortit son rien dire, claquant la porte derrière lui.

Le jeune homme arpentait les couloirs du ministère, visiblement énervé. Saké n’arrivait pas à digérer ce que lui avait dit Charles. Il avait les mains toutes engourdies par le froid. Jamais il n’aurait pensé que Charles pouvait posséder de tels pouvoirs.
A cet instant précis, Saké s’arrêta au milieu du couloir, se remémorant la matinée pénible où il avait du voir le corps sans vie de son mentor.
De la glace, partout. Elle commençait à fondre, mais il y avait de la glace dans tout l’immeuble.
« PUTAIN ! C’ETAIT LUI ! »
Saké frappa le mur qui se trouvait sur sa droite et partit en courant au département qui regroupait le DESASTRE. Il allait avoir besoin de solides coéquipiers pour affronter Charles et Eléonore.

Dans la petite maison des Badgranger, Eléonore fignollait les derniers détail de son plan. Charles n’allait pas tarder à rentrer, et il fallait qu’elle fasse vite. Elle vida de sa force magique dans ce qui semblait être un journal intime. Lorsqu’elle s’arrêta, Eléonore le scella avec son sang. C’était la meilleure des protections. Puis elle le cacha sous le plancher du salon, sûr et certaine qu’on le trouverait en temps voulut.

jsuis crevé j'ai pas le courage de commenter plus que ça mais c'est bon.

Un chapitre un peu plus long que d'habitude.

Chapitre 19 : La fin des Badgranger

Ce soir là, tout devait basculer dans l’horreur la plus totale.

Saké Rotter et ses hommes avançaient dans les rues sombres de la ville avant de reconnaître ce qui devait être leur lieu de mission. Une maison comme une autre, et qui pourtant abritait deux des plus terribles sorciers à la solde de Dolldemort. Le tout nouveau chef du DESASTRE sortit un papier de sa poche.

Mission n°1664
Suspects : Charles et Eléonore Badgranger
Ordre de la mission : ne laisser aucun survivant

« Chef ! Vous êtes sûr que cette mission, vous...
- J'irai jusqu'au bout... Je vengerai William et je les tuerais de mes propres mains... »
Saké fit signe à ses hommes qui se séparèrent en deux groupes. Ils s'approchèrent de la maison.
« Mais chef, vous n'avez pas entendu les rumeurs ?
- Quelles rumeurs ?
-On dit que l'héritier de celui dont on ne sait prononcer le nom se trouve dans cette maison et qu'il possède une puissance phénoménale !!!
- On verra bien… Allez go go go!!! A l'attaque !!! »
Le chef du DESASTRE lançait l'assaut.

Charles et Eléonore s’étaient repliés dans la chambre de Crayonne. Au rez-de-chaussée, on pouvait entendre les lourds bruits de pas martelant le sol, et des voix hurlaient presque. Eléonore avait prit sa petite fille dans ses bras. Charles s’était mit devant elles. Il réfléchissait à toute vitesse : il n’y avait aucune échappatoire possible.
Il se tourna vers sa femme :
« Je vais les retenir… Essaye de partir avec la petite…
-Mais tu es fou ! Ils vont te tuer ! »
Charles lança un sourire à sa femme.
« N’importe quel homme serait près à mourir pour protéger ceux qu’il aime, tu ne croit pas ?
- Imbécile… Il n’y a vraiment que ces imbéciles de Sakédor pour déblatérer des idioties pareilles !!! »
Crayonne dormait malgré les bruits alentours. Charles posa son regard sur sa fille unique.
Elle ne devait pas mourir maintenant.
Eléonore la déposa doucement dans le placard et en referma la porte.
« Ici au moins, ils n’y feront pas attention…
-Qu’est ce que tu compte faire ?
-Me battre à tes côtés, Charles… Je ne peux pas te laisser mourir bêtement… »
C’est à cet instant que la porte s’ouvrir dans un immense fracas.
Charles et Éléonore reculèrent d’un seul coup.
Face à eux se trouvaient plusieurs membres du DESASTRE. Leurs yeux ne manifestaient que la peur et la colère lorsqu’ils virent les visages de ceux qu’ils recherchaient.
« Charles et Eléonore Badgranger, vous êtes en état d’arrestation… Tout ce que… »
Mais l’homme n’eut pas le temps d’achever sa phrase.
Charles avait commencé une incantation. Ses doigts dessinant une figure invisible et étrange dans l’espace, une sombre technique se préparait, d’une puissance peu commune.
« Meurt... »
Son bras droit s’était tordu dans l’air dans un étrange demi-cercle. Son corps émit un funeste éclat sombre, plus noir encore que son cœur. Et Charles aimait particulièrement cet instant. Face à lui, ses ennemis mourraient les uns après les autres, leur corps dissous dans l’espace. Quand à lui, il se tordait de douleur sur le sol. Eléonore s’était penchée sur lui.
« Ce sortilège… Pourquoi ? Tu sais bien qu’il te vide d’une grande partie de ton énergie magique ! »
Mais à peine Eléonore avait-elle finit sa phrase que d’autres agents du DESASTRE étaient apparut. La jeune femme sauta et se précipita vers ses adversaires.
« Crevez tous autant que vous êtes !!! »
La voix avec laquelle il avait dit cela était effrayante. Froide, inhumaine. On aurait dit une invocation. Mais rien ne vint. C'était juste une manière d'engager le combat.
« Prend ça ! »
Une série de pics lumineux s'enfoncèrent dans les corps aux chairs tendre qui se trouvaient face à elle. Aucun d’entre eux ne survécut. Fière d’elle, Eléonore se retourna vers Charles, un grand sourire aux lèvres. Charles hurla :
« ELEONORE !!! »
Mais c’était trop tard. Beaucoup trop tard.
Eléonore n'avait rien senti. Le choc avait été violent, évidemment, mais elle n'avait aucunement eu le temps de réaliser ce qu'il lui arrivait. Elle retomba lentement sur le sol, et ses yeux se refermèrent, doucement.
Pour toujours.
Charles avait sentit la morsure des sortilèges qu’on lui lançait. Et à chaque fois, il tuait. Il tuait, aveuglé par la colère. Ils étaient une dizaine à avoir succombés sous ses coups, et Charles était gravement blessé, et vidé du peu de force magique qui lui restait.
Il avait du mal à respirer, et faisait face à ceux qui restaient. Il tenait à peine sur ses genoux, tremblant de douleur. Mais personne ne l’attaqua. C’était un spectacle étrange, entre une bête traquée et proche de la mort, et ses bourreaux.
Saké Rotter s’avançait dans la pièce glacée, toujours sur ces gardes. Il ne quittait pas Charles des yeux. Charles qui se tordait de douleur sur le sol et qui tentait de rejoindre le corps sans vie d’Eléonore.
Il était seul. Tout seul.
Cette impression de solitude glacée, il l'avait déjà ressentie. Quand cela s'arrêterait-il? Il se sentait nu, vulnérable, face aux ténèbres glacées et à sa propre conscience. Mais, plus que jamais, il était seul, désespérément seul. Et pourtant, c’est avec un rictus qu’il accueillit son ennemi.
« Saké Rotter… J’aurais du m’en douter… Je savais que je n’aurait pas du t’ouvrir la porte du bureau ce matin. »
Saké recula de lui-même, profondément déçut. Il pensait que les Badgranger auraient opposé meilleure résistance malgré tout. Néanmoins, il se surprit à lui répondre.
« J’ai eu beaucoup de chance… Et tu as surtout fait une erreur monumentale…
-Une… Erreur ?
-En t’énervant, j’ai eu la confirmation que c’était toi. »
Charles s’était mit à rire. Douloureusement. Un rire emprunt d’une folie qui dépassait l’entendement. Un rire qui se tût au bout de quelques instants.
« Saké… Sais tu ce que ça fait d’être dévoré à petit feu par les ténèbres ? Sentir leur morsures te dévorer le cœur un peu plus chaque jour ? As-tu une seule fois sacrifier ta propre personne pour sauver quelqu’un ?
-Peut être pas, mais moi j’me suis pas amusé à tuer des innocent pour le plaisir !
-Pour le plaisir dis tu ? Tu ne sais rien du tout… TU NE SAIS RIEN ! »
Charles avait hurlé. Saké s’était avancé vers lui et lui avait donné un coup de pied dans l’estomac, ce qui l’avait fait basculer sur le sol. Le chef du DESASTRE était bien remonté contre lui.
« Je ne sais rien ? Rien à foutre de ton blabla ! Tout ce que je sais, c’est que tu as tué mon mentor, ainsi que plusieurs de mes collègues, et à cause de l’autre, MA FEMME EST MORTE ! »
Hurlant de rage, Saké avait réitéré son coup de pied sur la personne de Charles qui n’avait rien pu faire que de subir douloureusement tout ça. Il cracha du sang sur le sol écarlate avant de se relever doucement en titubant. A cet instant, il regarda le corps sans vie d’Eléonore et repensa à Crayonne.
Crayonne.
Le regard ailleurs, Charles s’adressa à Saké :
« Est-ce que tu es prêt à te battre pour sauver ta vie ?
-Tu veux te battre contre moi ? Regarde dans quel état tu es Charles… Il est loin, le premier de la classe quand nous étions ensemble à Boudebar… »
Saké sentait monter en lui une colère indéfinissable. Il continua :
« Tu sais ce que ça fait maintenant de perdre ceux à qui l’on tiens le plus… Tu aurais pu devenir quelqu’un de bien, mais tu as préféré choisir une toute autre voie… Celle de cette tarée que tu as décidé d’épouser ! »
Charles avait perdu son calme au moment ou il avait entendu ses paroles.
« Ferme là Saké !!! »
Il s’était jeté sur lui, mais Saké l’avait facilement évité. Charles n’avait pas eut le temps de se retourner. Il avait sentit quelque chose le traverser. Une lame froide, implacable, mortelle. Il sentit ses os craquer et son sang le quitter, alors que la douleur fulgurante remontait à son cerveau et se propageait dans tout son corps. En face de lui, à quelques centimètres de son visage, Saké Rotter le fixait, d’un regard triste et méprisant. Il se vit dans ses yeux brillants, il se vit, lui. Il vit son sang se déverser sur le sol. Il vit son regard étonné. Puis il retomba lourdement sur le sol.
Charles Badgranger n’était pas encore mort. Saké le savait. Il s’approcha du corps allongé sur le sol qui se tortillait pour vivre et demanda :
« Où est l’héritier de Celui dont on ne sait prononcer le nom ? »
Le regard de Charles se posa sur l’armoire dont la porte s’était doucement ouverte. Et ses yeux se refermaient pour toujours, et dans un murmure à peine perceptible, il prononça le nom de sa Fille.

Suite et fin de cette histoire : demain dans la mâtiné.
Crayonne sera t-elle oubliée au fin fond du placard ?

Triste mort mais pleine de panache dis donc ! Félicitation pour ce beau chapitre.
Je pense que Saké va trouver Crayonne et la confier.

Merci ^^
Ca me démange de poster la fin tout de suite... Ca me démange grandement !

La fin... Qui devient un commencement :p

Chapitre 20 : Crayonne

Charles et Eléonore Badgranger étaient morts.
Saké dénombra trois blessés légers dans son équipe, sans compter les cadavres des autres. Cette mission avait été l’une des plus terribles qu’il avait connue. Il regardait les deux corps sans vie allongés au milieu de la chambre, quand il entendit un grincement de porte. Saké se tourna vers un placard et leva sa baguette. Il s'approcha lentement, sentit les battements de son cœur s'accélérer. Il ouvrit la porte. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant, recroquevillée au fond du placard, une petite fille en pleurs. Elle ne devait pas avoir plus de trois ans, et avait les yeux remplis de larmes.
« Bon sang... Si je m'étais douté qu'il y avait une môme ici... Allez, calme toi, c'est fini... »
Il lui tapota la tête. Le regard bleu de la petite fille se posa sur les corps de ses parents et elle tendit les bras vers eux, en larmes. Saké se releva et parla à ses hommes.
« Mission accomplie. Suspects décédés. On embarque la petite avec nous. »
Elle s’était mise à pleurer lorsqu’elle avait compris qu’on l’éloignait des corps de ses parents. Elle venait de mordre sauvagement l’agent qui la tenait dans ses bras et qui la lâcha en poussant un grand cri. Elle était repartit en courant et en pleurant dans la chambre. Tout se glaçait sur son chemin, le sol, les murs, mêmes les objets. Saké grogna : la petite tenait ses pouvoirs de son père et ce n’était pas bon signe. Il se rassura en se disant que ça aurait put être pire.
Le chef du DESASTRE fit demi-tour vers la chambre en tentant de garder son équilibre. Tout était devenu glissant après le passage de la petite. Alors Saké entra dans la chambre recouverte de glace et la vit, pleurant, accrochée au cadavre de ses parents. Le regard bleu de la gamine rencontra le sien, et la colère pouvait se lire sur le visage poupin. Elle leva la main vers lui et ne dit rien, mais un vent glacial se leva dans la chambre. Derrière Saké, les autres agents regardaient cette scène improbable. De la glace se formait partout dans la pièce. Comment une enfant de cette âge pouvait utilisé un sort aussi puissant et ce, sans baguette magique ?
Saké se rappela les parole d'un de ses hommes : « On dit que l'héritier de celui dont on ne sait prononcer le nom se trouve dans cette maison et qu'il possède une puissance phénoménale... »
Il la regarda. Elle s'était remise à pleurer, appelant désespérément ses parents. Saké se releva, empoigna sa baguette. Il avait pris sa décision. Il n'était pas sûr de réussir ce sortilège, mais il tenta le tout pour le tout et pointa la petite.
« Memory Hole !!! »
Il y eut un flash. La petite tomba sur le sol, inconsciente. Saké s'approcha d'elle. Elle respirait normalement et semblait dormir paisiblement.
« Chef... On devrait se débarrasser d'elle ! Elle est dangereuse !
- Avec ce que je lui ai envoyé, elle ne risque pas de se souvenir de grand-chose... Je vais la confier à un ancien agent du DESASTRE et je la garderais sous surveillance... On ne sait jamais... »
Il regarda de plus prêt le bracelet que portait la petite fille et y vit graver des lettres. Son nom sans aucun doute.
« Crayonne... »

« Moi je dis qu’il faudrait qu’on se débarrasse de cette gamine !
- Je suis bien d’accord avec toi, elle est dangereuse !
- Mais ce n’est qu’une petite fille ! Elle a à peine trois ans !
- C’est l’héritière de celui dont on ne sait prononcer le nom !
- Plus vite on s’en débarrassera, mieux ça vaudra ! »
Les avis étaient plus que partagés au sujet de la petite fille. Cette dernière dormait à poings fermés dans une petite salle, sous la surveillance de plusieurs agents du DESASTRE.
Saké avait déjà une idée à ce sujet.
« Elle doit être inoffensive après le Memory hole que je lui ai balancé hier soir. Attendez qu’elle se réveille et je pense que vous verrez par vous-même que ça ne sert à rien de se prendre autant la tête à son sujet.
-Je ne suis pas d’accord Saké ! Utiliser ce sortilège interdit sur une enfant de cet âge, c’était dangereux. Pour vous comme pour elle.
-Monsieur le ministre, je vais m’occuper de cette gamine et vous verrez bien qu’elle ne posera aucun souci au monde de la sorcellerie alcoolisé.
-J’ai bien du mal à vous faire confiance pour le coup Saké. Si jamais il arrive quoi que ce soit, je vous jure que c’est sur vous que ça retombera ! »
Saké s’avoua heureux de s’en être tirer à si bon compte.

Dans une grande maison, une femme attendait. Elle n’était plus toute jeune. L’heure de la retraite avait sonné pour elle depuis quelques années déjà. Elle était occupée à ranger de vieux albums remplis de photos lorsque on frappa à sa porte.
Sur le seuil se tenait un agent du DESASTRE.
« Madame Badgranger ?
-C’est moi, il s’est passé quelque chose ? C’est au sujet de Charles ? »
Furius Crack cherchait les mots justes pour annoncer à cette mère qu’elle venait de perdre son fils. Il n’avait pas compris pourquoi le ministère de la Beuverie l’avait envoyé ici. Ce n’était pas son boulot de consoler les veuves en larmes.
« Oui, c’est bien au sujet de votre fils madame. La nuit dernière, il a trouvé la mort dans des circonstances que je n’ai pas le droit de vous indiquer. Lui et sa femme. »
C’était un coup dur pour la femme qui du prendre appui sur le mur pour ne pas tombé. Et les yeux remplis de larmes, elle demanda :
« Et ma petite fille ? Crayonne ?
-Elle va bien. Mais pour des raisons que je n’ai pas non plus le droit de vous dire, elle est sous la surveillance du DESASTRE. Et elle le sera jusqu’à ce que nous jugions qu’elle ne soit plus potentiellement dangereuse pour la communauté. Je suis sincèrement désolé. »
Et Furius Crack repartit de là où il venait, laissant dans sa tristesse infinie la veuve Badgranger. Il avait accomplie sa modeste mission.

Une petite ville tranquille, dans une banlieue tranquille. Narya Tanael venait de finir le ménage. Elle s’affala sur le fauteuil de son salon avant de se servir un petit remontant bien mérité. Il lui arrivait de regretter le bon vieux temps, mais finalement, elle se faisait très bien à cette situation.
On sonna à la porte. Poussant un long soupir, Narya se releva péniblement et se dirigea pour ouvrir cette satanée porte d’entrée. Quelle ne fut pas sa surprise de tomber nez à nez avec…
« Saké Rotter ? Vous êtes bien la dernière personne qui aurait pu sonner à ma porte.
-Bonjour Narya, c’est le ministère de la beuverie qui m’envoie. Nous avons une mission délicate à vous confier.
-Je croyais m’être bien fait comprendre quand j’ai quitté le ministère ! Je ne voulais plus avoir aucun rapport avec le monde de la sorcellerie alcoolisé ! Entrez vite ! Et mais…»
Derrière Saké se tenait une petite fille. Elle ne devait pas avoir plus de trois ans.
« C’est votre fille Saké ?
-Absolument pas. C’est d’ailleurs pour elle que je suis venu ici.
-Bon, vous m’en direz un peu plus devant un bon café.
- Un saké café sans café alors. »

« Il n’en est pas question Saké !
-Au contraire, je pense que ça vaux mieux pour tout le monde.
-Vous voulez que je m’occupe de cette enfant ?
-Vous n’avez plus grand-chose à voir avec le monde de la sorcellerie alcoolisé, c’est la meilleure chose pour la petite !
-Et ces parents ? Ils sont peut être plus compétents que moi pour s’en occuper non ?
-Ses parents… Hum, ses parents sont morts. »
Le regard de Narya se posa sur Crayonne, qui dessinait gentiment sans faire attention à la discussion.
« C’est mieux pour elle qu’elle ne sache rien de notre monde pour le moment. C’est une mission du ministère, ils s’occuperont de vous donner les fonds pour l’éducation de la petite. »

Après plusieurs heures de discussion et plusieurs café saké sans café, il était décidé que Crayonne resterait chez Narya Tanael. Le chef du DESASTRE allait partir, quand il avait vu la petite débouler devant lui et lui tendant un dessin. C’était un gribouillage informe, mais on arrivait à reconnaître une maison, et deux adultes qui tenaient la main d’un enfant. Un grand sourire au lèvre, Crayonne expliqua :
« C’est ma maison. Avec mon papa, avec maman, et y’a moi aussi ! Pour toi ! »
Saké prit le dessin et se retourna sans un mot. Il savait qu’un jour il devrait dire toute la vérité à la petite, et ce jour là, il ne savait pas ce qui se passerait.

Epilogue

« Tante Narya, j’y vais ! »
Crayonne s’était levée tôt ce matin là. Elle était impatiente. Pendant les grandes vacances, elle avait reçut une lettre d’un établissement scolaire. Et pas n’importe quel établissement scolaire : Boudebar.
Elle avait acheté toutes les fournitures scolaire la semaine passée, et avait déjà dévoré tout les livres de cours qu’on lui avait demandé d’apporter. Crayonne se demandait si, une fois arrivée là bas, elle arriverait à se faire des amis. Elle soupira en repensant à tout ce qu’elle avait vécu ici. Les gamins qui s’amusaient à la traiter de sorcière à tout bout de champs à l’école, et finalement, c’est ce qu’elle était.
« Ah, j’vais pouvoir apprendre des sorts qui pourrons me permettre de leur rabattre le caquet quand je reviendrais. »
Elle venait de finir de ranger toutes ses affaires dans une immense valise quand une voix l’appela en bas.
« Crayonne ! L’alcoolo bus est là et il va finir par partir sans toi ! »
La jeune fille se dépêcha, manquant par deux fois de se casser la figure dans les escaliers. Elle embrassa sa tante avant de partir. L’alcoolo bus était là. C’était un bus tout ce qui paraissait de plus normal. Avant de monter dedans, Crayonne se retourna vers la maison où Narya attendait sur le palier, puis elle lui fit un grand signe de la main.
Elle allait à Boudebar, et peut être que sa vie ennuyeuse allait changer.


Noir comme les ténèbres
Fin

Je me délecterais du dernier chapitre de cet excellent opus, tout à l'heure quand je serais au calme. Mais je pense déjà que je vais aimer.

Génial ! superbe ! j'adore ^^
une fin pleine d'émotion avec Crayonne qui donne le dessin à Saké j'ai trouvé ça triste et je me suis imaginé le ressentit de Saké à ce moment.
Narya Tanael, dédicace à Gwen c'est mignon et maintenant on sait enfin qui l'a receuilli et la manière dont elle a grandi. Je pensais que c'était sa grand mère qui allait l'avoir mais au final non. D'ailleurs tu dis qu'elle est devenu veuve mais elle a perdu un fils pas un mari.
Autre petit soucis aussi, logiquement Crayonne devait avoir un an à la mort de ses parents non ? Ca ne se passe pas si longtemps après la mort de Whiskyky où Sano avait un an. De plus Saké devait se faire discret puisque supposé mort donc s'il a continué ses activités deux ans encore après ce drame, sa couverture tombe à l'eau.
Bon ça c'est pour les détails. Mais j'ai vraiment adoré cette histoire, merci et bravo !

J'avoue que y'a des petits soucis au niveau du temps de cette histoire, faudrait que je revois tout ça, mais dans le feu de l'action j'ai écrit, et écrit, et écrit, et pas fait gaffe ^^;;;
Pour la veuve, bah elle est veuve vu qu'elle a perdu son mari avant, et maintenant son fils :p